Pionnière
Marguerite Bourgeoys
Parfois, les gens mis sur notre route influenceront le cours de notre destinée, c’est le cas de Marguerite Bourgeoys. Sa rencontre avec Louise Chomedey, une religieuse de la Congrégation de Notre-Dame de Troyes et directrice d’une communauté externe de femmes, a été déterminante. Lorsque le frère de Louise, Paul de Chomedey de Maisonneuve, gouverneur de Montréal au Nouveau-Monde, demande à sa sœur de l’aider à trouver une enseignante pour la petite colonie; celle-ci suggère Marguerite qui est alors à la tête de ce groupe de jeunes femmes qui enseignent aux enfants pauvres.
Ses origines
Marguerite est née en 1620 à Troyes située dans la région champenoise de la France. À l’âge de 20 ans, elle se sent transformée à la suite d’une procession et abandonne par la suite les frivolités de la vie. Lors de sa rencontre avec Monsieur de Maisonneuve, ses qualités de dirigeante et ses habiletés à rassembler les gens autour d’une cause commune sont bien reconnues.
L’appel du Canada
Marguerite Bourgeoys accepte l’offre de Maisonneuve et se joint à la grande recrue de 1653 qui devait sauver Ville-Marie et sa cinquantaine d’habitants et l’aider à se défendre des attaques des Iroquois. Durant la longue et difficile traversée, elle devient l’infirmière, la confidente et l’amie des hommes et des femmes dont l’arrivée va faire tripler la population montréalaise.
Une femme de vision et de compassion
Marguerite Bourgeoys se joint à Maisonneuve et à Jeanne Mance, l’administratrice de l’hôpital, en tant que partenaire dans l’administration de la colonie. Elle comprend que les femmes jouent un rôle important dans le futur du pays. Elle met sur pied des ateliers de travaux pratiques où les femmes de toutes conditions peuvent y acquérir des connaissances et des savoir-faire essentiels à leur nouveau mode de vie. Elle accueille également les filles du roi dont l’arrivée va permettre l’établissement de familles et ainsi garantir la survie de la colonie. Elle vit avec ces jeunes femmes, les prépare à leur nouveau rôle et les aide à prendre mari.
Une chapelle, une école et une communauté religieuse
En 1655, elle demande aux colons de se joindre à elle pour la réalisation de son rêve : la construction d’une chapelle de pèlerinage facilement accessible à pied. Après des retards et des imprévus, la première chapelle de pierre de Montréal voit le jour en 1678.
Les enfants de la colonie apprennent à lire, à compter, à écrire et à découvrir la foi dans l’école-étable ouverte en 1658. Les filles plus âgées acquièrent des compétences qui les prépareront à leurs responsabilités futures d’épouses et de mères. Comme le veut la tradition, les enfants préparent de la tire pour souligner la Sainte-Catherine fêtée en novembre !
Après l’ouverture de l’école, Marguerite Bourgeoys retourne en France pour y recruter d’autres compagnes partageant sa vision. Ensemble, elles formeront le noyau d’une communauté de femmes non cloîtrées, la Congrégation de Notre-Dame, et ce, même si les autorités ecclésiastiques n’approuvent pas ce type de communauté religieuse. Sa communauté ne sera donc reconnue officiellement que deux ans avant sa mort survenue en 1700.
Un retour aux sources
Sainte Marguerite Bourgeoys a été canonisée en 1982. Cette pionnière a construit des maisons, établi une ferme et ouvert des écoles pour les enfants de la colonie. Femme déterminée, nul ne pouvait la détourner de ses projets, pas même des évêques ou des rois. L’Église la présente maintenant comme un modèle. Lors d’une cérémonie émouvante en avril 2005, les religieuses de sa communauté et les Montréalais ont ramené ses restes mortels à Notre-Dame-de-Bon-Secours, au cœur même du quartier qui l’a vu vivre, travailler et mourir. Cette femme de courage, de vision et de compassion demeure un exemple et une inspiration pour nous tous.
Pour en connaître davantage sur Marguerite Bourgeoys, consultez le site de la Congrégation de Notre-Dame.
Exposition virtuelle
Dans une présentation conviviale, les internautes ont accès à une synthèse de l’histoire de la Congrégation de Notre-Dame, ainsi qu'à des galeries d'images d’écoles et de manuels scolaires; des portraits de supérieures et d'animatrices générales; une ligne du temps et un projet pédagogique à l’intention des enseignants et des adolescents de niveau secondaire. Le tout est abondamment illustré de plus de 800 documents d’archives et d’œuvres originales signées Francis Back.